Rappel historique.
De manière descriptive, les bandes de Bollinger ont pour objectif, d’insérer l’évolution des cours à l’intérieur d’une enveloppe. Cette idée de vouloir encadrer l’évolution des cours n’est pas nouvelle à Bollinger. Les premiers travaux remontent à J.M Hurst’s, et sont expliqués dans son ouvrage « the profit magic of stock ». Dans les années 70, des modèles basés sur un décalage de X points ou pourcentage de la moyenne mobile vers le haut et le bas, ont vu le jour.
Bande haute = moyenne mobile(1+ x %)
bande basse = moyenne mobile(1-x %)
L’idée de vouloir inclure dans les bandes un certain nombre de données passées, revient à M Chaiking ou dans son modèle, les bandes devaient inclure un certain pourcentage de données passées (85% des données).
Mais l’idée de vouloir intégrer dans les bandes, la volatilité, variable devenue essentielle à la prévision des cours, revient à Bollinger qui dans les années 80 intégra l’écart type dans la construction de l’enveloppe. Selon lui l’écart type est un indicateur approprié pour refléter les changements de volatilité sur les mouvements des bandes.
Présentation des bandes de Bollinger.
Le modèle de Bollinger est composé de trois courbes :
– Une moyenne mobile simple à 20 jours calculée à partir du cours moyen ( (H+L+C)/3 ).
– Bande haute : moyenne mobile à 20 jours + 2 écarts types à 20 jours de ce cours moyen.
– Bande basse : moyenne mobile à 20 jours – 2 écarts types à 20 jours de ce cours moyen.
Avec l’utilisation de 2 écarts types, si l’évolution des cours suit une loi normale, 95% des cours sont contenus dans l’enveloppe.
Mais les statisticiens prétexteront pour infirmer cette hypothèse que l’échantillon est soit trop petit et qu’il n’est pas significatif ou bien que le test empirique portant sur cette hypothèse est contradictoire. Ce qui est important ici, dans l’utilisation de ce modèle, ce n’est pas de savoir s’il est exact sur le plan théorique, mais de connaître les multiples utilisations pratiques qui peut en être fait, et de savoir comment les cours réagissent à proximité des bandes, d’autant plus que ce modèle a fait l’unanimité de par sa richesse d’utilisation dans les salles de marché que se soit aux Etat-unis, en Asie ou en Europe.
En se référant à la méthodologie, l’opérateur pourra selon ses objectifs, moduler les paramètres et utiliser une moyenne mobile à 10 jours et plus ou moins 1,5 écarts types, ou une moyenne mobile à 50 jours et plus ou moins 2,5 écarts types. De manière générale, lorsque l’ordre de la moyenne mobile augmentera, il faudra aussi augmenter le nombre d’écarts types.
Interprétation des bandes de Bollinger.
– La tendance et la volatilité du marché.
Les bandes de Bollinger permettent de détecter la tendance et la volatilité du marché.
Pour connaître la tendance il convient d’utiliser ce modèle de la même manière que l’interprétation de la moyenne mobile.
Tandis qu’un écartement plus ou moins important des bandes, matérialisé par un accroissement plus ou moins important de l’écart type, renseignera sur la plus ou moins grande volatilité du marché .Lorsque l’écart type augmentera (diminuera) les bandes de Bollinger s’écarteront (se rétréciront) et la volatilité augmentera (diminuera).
Notamment à cause de l’évolution technologique, la volatilité du marché est une variable non négligeable pour le spéculateur qui joue sur les décalages de cours.
Pour ce qui est des règles de trading applicables aux bandes de Bollinger, nous ne pourrons pas les détailler ici de manière précise mais juste en donner la philosophie générale. C’est un modèle qui pour générer des plus values significatives, doit être utiliser avec d’autres indicateurs techniques. Son auteur précise que l’utilisation de son système seul, ne doit générer aucune position ferme.
– Utilisation lorsque le marché est sans tendance.
Lorsque les bandes de Bollinger sont plates, le marché est sans tendance. Il peut être intéressant de se servir des bandes comme support et résistance, et de jouer un changement de direction des cours aux abords de ces bandes. Mais pour confirmer le retournement des cours, il faut utiliser d’autres indicateurs tel que des indicateurs de surachat-survente et de volume (Stochastique, RSI). Il faut aussi s’assurer que la volatilité est assez élevée pour que les gains potentiels soient significatifs, notamment lorsqu’on a comme objectif de trading, la bande opposée ou la moyenne mobile et aussi pour la raison ci dessous.
– Modèle de Bollinger et faible volatilité.
Son auteur à aussi remarqué que lorsque la volatilité passait de faible à forte, les cours prenaient une direction nette dont le sens pouvait être détecté, par l’utilisation d’outils techniques.
– La formation de figures : les bulles et parallèles.
Lorsque la volatilité augmente et que les cours sortent des bandes, des figures spécifiques (les parallèles et les bulles) sont repérables et de forts décalages de cours sont attendus. Un enchaînement de phases, dont une partie est commune à ces deux figures, doit être respecté pour que ces deux configurations soient validées.
-La phase d’initialisation.
Durant la phase d’initialisation, les bandes de Bollinger et la moyenne mobile doivent être plates pendant au moins 6 périodes. Plus longue sera cette phase de plateau plus l’écartement entre les bandes devra être faible. On note en T0, le dernier Bar chart figurant à l’intérieur des bandes avec un stochastique non suracheté ou survendu, selon le sens de la sortie.
En T1 les cours sortent des bandes de Bollinger, et, en général, un gap et une accélération doivent être observés (si le cours passe au-dessus de la bande supérieure, le cours d’ouverture doit être proche du plus bas et celui de clôture, proche du plus haut). Il est très important, dans la lignée de ce qui vient d’être dit, que le cours de clôture se situe à l’extérieur des bandes. De plus en T1 on doit observer sur les bandes une divergence, c’est-à-dire que la bande haute doit augmenter et la bande basse diminuer (elles partent toutes les deux dans une direction opposée). Plus cette symétrie sera parfaite (l’angle formé lors de la divergence) plus le décalage de cours attendu aura du potentiel. Il est important que cet angle soit ni trop faible ni trop élevé. Un angle trop important veut dire que la hausse de la volatilité est trop faible pour pouvoir provoquer un décalage important. Au contraire un angle formé trop faible (90 degrés) veut dire que la hausse de la volatilité est trop importante pour pouvoir continuer à son rythme. Un angle de 135° semble être bien approprié pour que la hausse de la volatilité puisse se maintenir et se propager pendant les périodes suivantes A ce stade le parabolique et la moyenne mobile doivent prendre une tendance.
– La phase de confirmation.
Lors de la phase de confirmation, plusieurs conditions doivent être remplies.
Dans le cas le plus favorable, l’extrême observé en T1 doit être strictement dépassé, avec une poursuite de l’accélération. Si ces conditions sont remplies, le spéculateur pourra prendre position à l’ouverture de la période suivante.
Par contre si l’extrême de la période précédente est touché, mais pas dépassé, le spéculateur prendra position à l’ouverture de la période suivante que si le cours de clôture se fait à l’extérieur de la bande de Bollinger.
Dans tous les cas, l’extrême de T1 doit être atteint au cours des périodes pour être en présence de l’une des configurations. De plus lors de cette période(T2) il est important de surveiller l’évolution de la bande opposée de Bollinger. Il est préférable que celle-ci reste symétrique et ne stagne pas par rapport à l’autre bande.
– La phase d’accélération.
Lors de cette phase, l’opérateur doit pouvoir se forger une opinion sur la nature du marché à venir. Est ce que le mouvement sera violent et rapide( dans ce cas on parle de bulle) ? Ou, sera-t-il d’une durée plus longue? ( formation de parallèle).
Lorsque les cours, après être sortis des bandes de Bollinger, reviennent coller à cette bande et que le parabolique croise la moyenne mobile, tandis que l’autre bande continue de diverger, il y a de fortes chances d’être en présence d’une formation de parallèle. Lors de la formation d’une parallèle, on observe sur la bande opposée, la formation d’un V qui marque l’absence d’une phase de plateaux. Lorsque les deux bandes arrêtent de diverger, la bande opposée devient parallèle à l’autre bande.
On observe une bulle, lorsque les cours sortis des bandes, continuent de s’écarter de la bande de Bollinger. Lorsque les bandes ont fini de diverger, on observe une phase de stabilisation, c’est à dire, une phase de plateaux sur la bande opposée.
A partir de bandes de Bollinger, il est possible de construire des indicateurs dérivés.
La construction d’indicateurs dérivés et leur interprétation.
A partir de ce modèle de base on peut construire des indicateurs dérivés permettant de mieux appréhender les renseignements donnés par celui ci.
– Le %B
On peut construire un indicateur appelés le %B permettant de connaître le positionnement relatif des cours de clôture par rapport aux bandes, de manière plus aisé que s’il était directement repéré à partir des bandes de Bollinger.
( cours de clôture – bandes basses) / ( bande haute – bande basse).
Plus les cours de clôture seront proches de la bande inférieure, plus la valeur de l’indicateur sera proche de zéro, pour devenir négative lors de son franchissement.
Inversement, plus les cours seront proches de la bande supérieure, plus la valeur du %B tendra vers 100 pour lui être supérieur lors de son franchissement. Lorsque les cours se situeront au centre des bandes, l’indicateur vaudra 50.
Lorsque le marché est plat, une étude de la pente de cet indicateur est envisageable et tout aplatissement du %B proche des zones extrêmes (100 ou 0) peut vouloir dire que le marché va repartir dans la direction de la bande opposée.
Dans le cas ou le marché est en tendance, les cours peuvent sortir des bandes, et dans ce cas, l’indicateur %B, sera, selon le sens de la tendance, soit supérieur à 100 ou inférieur à –100, ce qui rend possible l’étude de divergence.
– Un indicateur de trend : l’écartement des bandes.
Un indicateur de trend peut aussi être construit à partir de l’écartement des bandes en soustrayant la bande haute et basse (H+ – H-). Lorsque les bandes s’écartent, la tendance en vigueur est toujours saine et quand cet écartement diminue, c’est un signe précurseur de fin de tendance. A partir de cet indicateur on peut construire un indicateur de momentum, qui procure une meilleure visualisation de son aplatissement.
– Une autre formulation de l’indicateur de trend.
L’indicateur de trend vu précédemment, ne renseigne pas de l’ampleur de la volatilité, il permet juste de nous dire si les bandes s’écartent, et de combien de points. Dans cette optique on peut être amené à construire un indicateur du type (B+-B-)/B- permettant de faire un tri des valeurs sans tendance et présentant suffisamment de volatilité pour jouer le changement de direction aux abords des bandes (référence interprétation des bandes) , et pour mettre les valeurs sous surveillance lorsque la volatilité est anormalement faible.
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